Martscha
C’était à l’époque où les hussards de Bach (Bach-Husaren) dominaient en Hongrie. Le peuple surnommait ainsi les employés allemands du ministre Bach, qui paraissaient d’un ridicule achevé, aux yeux de tout vrai Magyar, avec leurs uniformes hongrois et leurs pantalons collants.
Tandis que, dans ce malheureux pays, ses oppresseurs passaient leur temps à organiser et à désorganiser, l’état de choses, dans les campagnes, défiait toute description. Pendant que les dominateurs menaient une véritable vie de pacha, le brigandage augmentait tous les jours et devenait de plus en plus audacieux. Les débris dispersés de l’insurrection avaient fourni à ceux qu’on appelait « les pauvres garçons » un contingent considérable, qui leur prêtait une sorte d’auréole nouvelle de chevalerie et d’héroïsme populaire.
Pendant ces mauvais jours, une jeune fille du