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— Très sérieusement.

L’homme du Ghetto prit la main de la baronne et plein d’enthousiasme la pressa contre ses lèvres.

— Quand m’autorisez vous à venir, dit-il ?

— Demain soir à 8 heures.

— Dois-je apporter la fourrure et le fouet ?

— Non, je m’en occuperai moi-même.

Le lendemain soir, le financier, fou d’amour arrivait à 8 heures précises chez la charmante aristocrate qu’il trouva seule dans son boudoir, enveloppée d’un manteau de sombre fourrure et reposant sur une ottomane.

Sa gentille menotte jouait avec un de ces fouets employés pour châtier les chiens.

L’homme du Ghetto lui baisa la main.

— Vous vous rappelez bien les termes de notre contrat ? commença la petite femme.

— Parfaitement, répondit le boursier ; je dois recevoir de votre main vingt-cinq coups ; après quoi vous consentez à m’écouter.

— Bien ! mais il me faut vous attacher les mains, reprit la dame.

L’amoureux se laissa tranquillement lier les mains derrière le dos par cette nouvelle Dalila et s’agenouilla à son commandement. Elle éleva son fouet et d’une main vigoureuse lui en appliqua quelques bons coups.