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Kasimira fit alors seller son cheval et, accompagnée de plusieurs de ses gens, se mit à fouiller et à battre les alentours à la recherche de son époux. Finalement, ce dernier fut découvert gisant au milieu d’une mare de sang dans un fossé de la grand’route : il avait été assassiné et volé.

Kasimira sauta à bas de son cheval et se jeta sur le cadavre du magnat, son feu mari, en jetant des cris de désespoir. On dut la ramener au château à moitié évanouie.

Toutes les recherches faites pour découvrir l’assassin demeurèrent vaines. On finit par être convaincu que ce crime était l’œuvre des brigands qui s’étaient ainsi vengés de la prétendue trahison du châtelain.

Mais un beau jour, le chef de la sûreté reçut un billet rédigé en latin bizarre, dans lequel on l’assurait, au nom des brigands, qu’aucun d’eux n’était coupable de cet assassinat gratuitement mis à leur charge, et qu’ils lui conseillaient d’en rechercher l’auteur dans « l’entourage immédiat » du magnat.

Le magistrat se rendit aussitôt au château en vue d’en interroger le personnel.

Fort calme, bien que visiblement en proie à la plus vive affliction, Kasimira, aux questions du magistrat, répondit qu’elle ne soupçonnait