et la couvrit de baisers. Troublé jusqu’au plus profond de son âme, éperdu, ravi, le pauvre garçon oublia subitement ses souffrances et la course folle qui les lui avait causées ; il oublia jusqu’aux ricanements encore plus cruels de cette femme qu’il adorait ; il se jeta à ses genoux, l’enlaça de ses bras qu’elle avait torturés, lui balbutia les mots d’amour les plus doux, lui dit tout ce qu’il éprouvait avec une puissance de sentiment et une éloquence d’expression dont il ne se serait pas cru capable quelques minutes plus tôt.
Cette même nuit, Kasimira fut à lui, ou, plutôt, il fut à elle ; car cette femme ne se donnait jamais complètement, elle attirait dans ses bras avec une passion furieuse l’homme aimé pour l’instant, et le repoussait ensuite avec dédain le jour où elle ne l’aimait plus.
Enfin, il fut à elle, et, à partir de ce jour, le vieux château, naguère solitaire et désert, sembla tout-à-coup peuplé d’une multitude de petits lutins joyeux et d’amours espiègles, qui en firent un séjour tout enguirlandé de roses.
Malheureusement, cette ravissante idylle ne dura pas assez longtemps. Le vieux magnat ne tarda pas beaucoup à revenir ; et, depuis ce jour, les deux amoureux furent à peu près privés de leurs doux tête-à-tête.