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attendaient ses ordres. Ils étalèrent devant elle les merveilles qu’ils avaient apportées, et comme Warwara se montrait un peu gauche, Halikof choisit, avec l’aide de Mme Puthon, une exquise matinée et plusieurs toilettes de ville, en y joignant d’autres commandes, tandis que le bijoutier lui livrait une précieuse paire de boutons d’oreille, deux bracelets et une étincelante croix en diamants.

Le soir même, Warwara reçut un mystérieux billet, ainsi conçu : « Vous êtes aussi rusée que courageuse. On a confiance en vous. Vous avez pris la bonne voie, non seulement pour la délivrance de Semen Poultowski, mais aussi pour faire faire à notre œuvre un pas décisif. Attendez nos instructions avant d’agir. On vous donnera tout le secours qui est en notre pouvoir. »

Warwara jeta la lettre dans le feu de la cheminée. Un instant après, le maître de police entrait.

Une semaine se passa, puis une autre, et une nouvelle missive arriva.

— N’espérez pas sauver Semen Poultowski ; vous pouvez le venger, mais non lui rendre la liberté.

Et, deux jours plus tard, Warwara Pagadine recevait la condamnation à mort de Seraph Pawlowitch Halikof, maître de police de Kiew, avec ordre d’exécuter la sentence dans les trois jours. Elle cacha le terrible document dans son