Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 200 —

vidence. Et d’abord, vous n’irez plus chez Marfa Iwanowna, cette personne a une mauvaise réputation.

— Comment cela ?

— Elle fait un honteux trafic d’innocence et de beauté.

Warwara regardait, stupéfaite, ne comprenant pas.

— Vous ne pouvez pas non plus rester dans cette chambre, continua Halikof, si l’intérêt que je vous porte ne vous offense pas…

— Je suis décidée à faire tout ce que vous me conseillerez.

— Tant mieux ! alors ne perdons pas nos paroles à ces futilités de l’existence ; laissez-moi simplement agir pour vous.

— J’accepte, et même avec reconnaissance.

— C’est à moi de vous remercier, Warwara.

Le lendemain, dans le courant de l’après-midi, Halikoff vint avec une voiture et emmena Warwara dans la nouvelle demeure qu’il lui avait choisie et qu’il avait délicieusement installée dans le meilleur goût parisien.

Elle y trouva une vieille femme de chambre, un chef cuisinier et un valet en livrée prêt à la servir, tandis que dans le salon, Madame Puthon, patronne d’une élégante maison de couture, et M. Tilmonitch, le premier bijoutier de Kiew,