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saignait par un nombre presque égal de blessures ; enfin elle tomba évanouie.

— Assez ! ordonna le vieux.

— Elle vit encore, demanda une femme de paysan.

— Précisément pour cela, s’écria le vieillard. Elle ne peut plus supporter les coups, mais nous allons pendre son corps encore vivant.

— C’est çà, pendez-la ! cria toute la foule.

En vain Sarolta poussait-elle les plus horribles malédictions, en vain implorait-elle grâce, en vain son angoisse mortelle et ses souffrances lui arrachaient-elles des larmes, un jeune paysan lui appliqua un coup sur la nuque, deux autres tombèrent ensuite, et finalement son corps se balança à la branche d’un aune.

Son agonie ne dura que quelques minutes, puis ce monstre féminin rendit sa vile âme.

Alors les paysans détachèrent son cadavre, le jetèrent sur un tombereau à fumier et le conduisirent ainsi au komitat.