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— La hyène ? demandèrent aussitôt vingt voix.

— Elle-même ! affirma le vieux.

— Menons-la vite au komitat, crièrent quelques personnes.

— Que vous prend-il, s’écria alors le vieux paysan ; une pareille brute ne doit jamais une fois prise sortir vivante de nos mains. Elle est assez rusée pour nous envoyer au gibet. Il faut la tuer sur le champ comme un fauve ou un oiseau de proie !…

— Le vieux à raison, rouons-la de coups jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus ! cria la foule en chœur.

On sortit Sarolta du marais, on lui arracha les vêtements, et, de tous côtés, on se mit à la frapper sans pitié à coups de gourdins.

— Épargnez ma vie, s’écria-t-elle dans une angoisse mortelle, je suis riche, fort riche, je vous donnerai tout ce que je possède.

Les coups se mirent à pleuvoir de nouveau, personne ne parut l’entendre.

— Pitié ! pitié !… s’écria-t-elle.

— As-tu eu pitié de tes victimes, misérable, répondit le vieux paysan. Tuez-la, vous autres, sans la moindre merci.

Les paysans poursuivirent leur effroyable exécution. Sarolta avait reçu plus de cent coups et