Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 174 —

qui avait ordonné et organisé toutes ces atrocités. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, on fit jouer le télégraphe. Le tocsin résonna dans tous les villages. Les gens du pays, exaspérés contre les brigands et leur chef, s’armèrent de faux, de fléaux et de fourches ; hommes, femmes, enfants se mirent à parcourir forêts et Poussta, champs et jardins ; dès le matin parut la grande armée du komitat.

Vers midi, une troupe de paysans découvrirent des taches de sang auprès d’un marais, aussitôt ils l’entourèrent et le fouillèrent.

Soudain, éclata un coup de feu suivi d’un grand cri : chacun de courir aussitôt dans la direction d’où s’étaient élevées flamme et fumée que chacun avait vues, là, on découvrit un jeune homme dissimulé dans les roseaux, qui menaçait encore de son révolver un paysan gisant auprès de lui, et sur qui il venait de tirer un coup de pistolet.

— Arrière, ou je tire ! s’écria ce jeune homme d’une voix qui, on le sentait, avait l’habitude du commandement, mais bientôt il reçut sur les épaules un coup de fléau qui l’étendit à terre ; la foule se jeta aussitôt sur lui, lui arracha ses armes et lui lia les mains au dos.

— Quelle belle capture ! fit un vieux paysan : c’est la princesse de Parkany.