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foulerai aux pieds, ou bien veux-tu mourir.

— Je préfère mourir, s’écria Bethlémy.

— Laissez-le moi, cet arrogant garçon, dit Eyula, je lui rendrai la mort assez dure.

— Enlève-le, répondit Sarolta d’un air indifférent qui fit frissonner Bethlémy, et fais de lui ce que tu voudras. Elle lui tourna le dos, tandis que Eyula et ses compagnons jetaient Bethlémy à terre, le ligotaient et l’entraînaient dehors en lui adressant toutes sortes de grossières plaisanteries.

CHAPITRE XII

Dans la fourmilière

Devant la czarda, les brigands hissèrent leur prisonnier sur un cheval, l’y attachèrent solidement et s’enfuirent avec lui à travers la Poussta. Arrivés dans une forêt de chênes, il y firent une halte d’une couple d’heures, allumèrent du feu et bivouaquèrent autour. Ils paraissaient attendre quelqu’un. Ils prolongèrent donc leur halte d’une heure.

Tout à coup, le galop d’un cheval résonna dans le lointain et bientôt Sarolta elle-même en descendit. Elle avait de nouveau revêtu des vêtements masculins : de hautes bottes, une culotte noire collante et une sorte de petit attila garni