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Sarolta, aussi belle que Vénus Anadyomène. Steinfeld l’aida à se vêtir et lui passa alors la fourrure de zibeline, dans laquelle elle s’enveloppa avec une grâce inimitable et qui lui tomba jusqu’à la plante des pieds ; puis elle le pressa de ses lèvres diaboliques jusqu’à ce que, fou de jouissance, il retomba à ses pieds.

— Achève-moi, implora-t-il plongé dans le ravissement.

— Si fait, dit Sarolta avec un regard sinistre.

Un léger bruit se fit entendre et, en un clin d’œil, Steinfeld fut de nouveau saisi par les servantes qui alors l’enchaînèrent à un anneau de fer, fixé au mur au-dessus de la baignoire de marbre.

— Que signifie ? s’écria-t-il. Que te prend-il ?

— Tu vas bientôt l’apprendre, fit Sarolta se levant.

Aussitôt les servantes lui arrachèrent les vêtements.

— Tu m’as ravi ma jeunesse, misérable, continua Sarolta, tu vas maintenant me la rendre avec ton propre sang !

— Comment, suis-je fou ?

— N’as-tu jamais entendu parler de cette comtesse hongroise qui prenait des bains de sang humain et demeura ainsi éternellement