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s’approcher d’elle. Cette pensée le fit frémir d’aise, comme un enfant qui se sent câliner.

La princesse, en prenant congé de lui de la façon la plus aimable, l’invita à lui rendre visite ; il la remercia avec joie, mais avec une gaucherie non équivoque. Or, avant même qu’il pût utiliser la permission que lui avait octroyée Sarolta de lui rendre visite, un hussard à cheval lui apporta pour lui et sa femme une invitation de la part de la princesse à assister à une chasse au loup qu’elle donnait à Parkany.

Au jour fixé, toute la noblesse du voisinage se trouva réunie au château princier, seigneurs et dames vêtus de leurs riches et seyants costumes à la mode hongroise, arrivèrent de toutes parts en traîneaux fantastiques représentant cygnes, lions, griffons ou dragons jetant des flammes.

Il avait été décidé que chaque dame serait, pour la protéger et la servir, accompagnée d’un cavalier tiré au sort ; chaque traîneau devait contenir deux couples. Néanmoins, le hasard ne fut pas seul à décider que le baron Steinfeld et sa femme seraient les compagnons de la princesse.

Comme les couples s’ébranlaient pour gagner la forêt où les loups avaient été cernés à la suite d’une battue et pris au piège, le baron fut saisi