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d’autres gens courageux et déterminés et non des novices. Tu te conformeras à tous mes ordres et, quoi que je te commande, tu l’exécuteras aveuglément et à la lettre.

Je t’abandonne tout ton butin et te fournirai en outre des vêtements, des armes, des munitions, ainsi que cent ducats d’or par mois, en échange de quoi tu me livreras tous les prisonniers que tu feras pour en disposer à mon gré. Mon offre t’agrée-t-elle ?

— Bien sûr, fit le betyar en riant, et je suis tout prêt à m’engager pour la besogne.

— De quelle façon ?

— Par serment et promesse solennelle.

— Là-dessus, le brigand tendit sa main brune et robuste à la princesse. Cette dernière la prit amicalement, puis le betyar posa le doigt sur le crucifix qui se trouvait sur le prie-Dieu de Sarolta et jura foi et obéissance à celle-ci. Elle suivit son exemple et l’assura par un serment solennel qu’elle tiendrait toutes les promesses qu’elle lui avait faites.

Ainsi fut conclu le terrible pacte.

Bientôt tous les environs furent épouvantés par les incursions d’une bande de brigands qui comme nombre, armement, audace et particulièrement comme cruauté, dépassait tout ce que l’on avait vu jusque là. Jusque là, en effet, on avait supporté avec patience, presque même avec