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Le lendemain matin, elle éveilla tout le château en tirant la cloche de toutes ses forces. On trouva le prince mort dans son lit, du poison dans le gobelet dont il s’était servi, et ce même poison dans une petite fiole sur l’infortuné Férenz. Ce dernier fut aussitôt mis aux fers et amené chez le juge.

La princesse pris part aux débats en qualité de témoin. Elle soutint énergiquement que seul Férenz pouvait être le coupable. Le jour où le meurtre eut lieu, il avait voulu lui faire violence et le prince l’avait fait sévèrement châtier, et il était clair que, pour se venger, il avait empoisonné son infortuné mari, d’autant plus que ce même poison qui avait causé si subitement la mort du prince avait été trouvé sur lui.

Flérenz fut condamné à mort. En vain à la potence jura-t-il qu’il était innocent. On le livra au bourreau.

De son équipage, nonchalamment étendue sur les blancs coussins, la lorgnette bien braquée sur son infortunée victime, la princesse paraissait se repaître de ses épouvantables affres et convulsions.

Le testament du prince la constituait seule propriétaire du château Parkany, de tout le reste de ses biens, ainsi que de sa colossale fortune.