Page:Sacher-Masoch - Les Batteuses d’hommes, 1906.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 107 —

tions, reprit l’écuyère ; dans quinze jours mon engagement avec Cibaldi prend fin ; le jour où mon contrat expirera je vous appartiendrai, mais seulement pourvu que je puisse à jamais tourner le dos au manège. Assurez-moi une existence indépendante, je ne me soucie pas de la splendeur, ni du luxe et, sûrement, hormis le cas où vous ne m’aimeriez plus, je serai à vous ! « Dans une heure, dit-il, tout sera en règle. Jusque-là, portez-vous bien, ma petite despote ! » Là-dessus, il s’inclina fort bas et se retira. Sarolta le suivit des yeux, puis elle lança un clair éclat de rire, le rire d’un démon triomphant…

CHAPITRE VI

Un concours ecclésiastique

Dominant tout le monde à l’instar d’une reine, Sarolta, la belle écuyère, jadis Anna Klauer, résidait dès lors dans l’antique château des Parkany, comme maîtresse du prince.

Elle y menait un train de maison d’un luxe fabuleux et s’amusait à maltraiter avec la dernière cruauté l’homme qui l’adorait de même que tout son entourage.

Le prince paraissait, en effet, aux yeux du monde, accomplir seulement, en amant indul-