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bien, signa-t-elle, sur le champ et sans mot dire, le terrible contrat, bien, qu’un moment après, les beautés du cirque, vêtue qu’elle était de sa toilette négligée d’exercice qu’elle était même tenue de conserver pour la répétition, lui eussent enlevé une bonne partie de ses illusions.

Dès le lendemain, elle se rendit chez le directeur Cibaldi et l’informa qu’elle était prête à se confier à lui et à sa troupe de Munich pour faire, ensuite, un tour dans le Nord.

Elle commença ses classes à Cologne. Elle n’eut pas seulement, ainsi que le lui prouvèrent bientôt les événements, — à lutter contre les difficultés de la haute école et la mauvaise humeur du directeur, qui, à l’aide d’un fouet et de la mystérieuse puissance de ses imprécations et de ses injures italiennes, croyait pouvoir dresser des hommes comme des chevaux, mais encore contre les railleries de ses collègues-hommes et la jalousie de ses collègues-femmes, et particulièrement contre la directrice, Arabella Cibaldi, petite Italienne maigriote, au tempérament bilieux.

Le mari de cette dernière, véritable démon et valet de bourreau au manège, n’en était pas moins un véritable agneau à l’égard de la séduisante Sarolta, et portait toutes ses attentions sur elle, Sarolta — car, c’est ainsi qu’Anna Klauer se