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fendu déjà plusieurs fois. Il a maintenant un jeune vautour dans une cage qu’il a portée dans la boulangerie. Or l’autre jour, — tu te rappelles le nid de moineaux qui est au-dessus de la porte de la grange ? — j’arrive donc et je vois qu’il est vide. C’était Vihoura qui avait pris les petits pour régaler son vautour ; les plumes étaient encore par terre. Je revenais d’une promenade à cheval, j’avais encore la cravache à la main, je n’ai pu me retenir, je l’ai frappé à coups redoublés, et j’ai vu le sang couler sur sa figure. Il est maintenant marqué comme un tigre, mais il paraît apprivoisé. Cependant Iendrik dit qu’il attend ton retour pour se plaindre. Si j’ai tort, gronde-moi bien, mais pas devant lui, cela ne doit pas être. »

« On a épousseté partout, selon tes désirs, sans oublier la bibliothèque. Pour faire de la place, on avait porté le squelette dans la salle de billard. Les enfants l’ont vu, se sont mis à crier ; n’ont pas voulu passer par là. — C’est la mort, disait Sacha. — Ce n’est point la mort, lui répondis-je, c’est un homme qui est mort. Nous avons tous un squelette pareil dans notre corps, vous et moi, et votre papa aussi. — Et je leur expliquai tout en détail, maintenant ils dorment tranquillement avec le squelette dans leur chambre.

» Ces jours derniers, M. Porinski a multiplié ses visites d’une façon qui m’a déplu ; je l’ai prié de ne plus venir quand tu n’es pas là pour ne pas faire jaser nos gens. Il a rougi, puis il s’est mis à rire,