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mais tous les jours, toute l’année. N’oubliez pas que vous êtes là pour commander : n’imitez pas Napoléon qui monte la garde à la place de son grenadier endormi.

Après cette semonce, il lui offrit le bras, et visita avec elle toute la maison, jusqu’à la cuisine et la cave. ― N’y a-t-il pas là de quoi vous occuper du matin au soir ? Surveillez l’ouvrage, vérifiez les comptes ; votre mari vous en sera reconnaissant. ― Lorsqu’ils furent sur le perron, il lui montra le jardin. ― Quand viendra le printemps, semez, plantez, arrosez, bêchez, arrachez les mauvaises herbes ; vous ne vous en porterez que mieux. Là vous pourrez même vous montrer féroce, puisqu’il faut cela aux femmes de temps en temps : vous ferez une guerre sans pitié aux chenilles et aux vers blancs. En revanche, je recommande à vos soins mes petites amies les abeilles. Et maintenant, dit-il en la ramenant au salon, maintenant je vous prierai de me jouer quelque chose, car vous êtes vraiment musicienne.

La barina tremblait de tous ses membres. Elle se mit au piano sans lever les yeux, et laissa courir ses doigts sur les touches.

― Je comprends votre jeu en voyant vos doigts, dit Vladimir à voix basse, ces doigts fins, transparents qui semblent doués d’une âme.

Olga avait pâli ; tout son sang refluait vers son cœur. Elle dut s’arrêter un moment ; puis elle entama la sonate du Clair de lune.

En entendant vibrer les premiers accords du