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Je fermai les yeux pour mieux écouter, et n’osai respirer.

VI

À partir de ce jour, reprit-elle, Vladimir revint assez souvent. Pour lui, Olga se faisait simple, modeste, bon enfant ; elle le laissait parler, le questionnait quelquefois, ne détachait pas de lui ses regards. Sa toilette était toujours d’une simplicité de bon goût : une robe de soie montante, de couleur sombre, avec un petit collet blanc. Ses beaux cheveux, relevés en torsades, encadraient sa tête comme un large diadème. Tandis que les autres briguaient l’honneur de boire dans son soulier, elle comblait Vladimir de petites attentions ; on eût dit qu’elle lui faisait la cour. Une fois il avait fait une sortie contre l’usage des corsets. Le lendemain, Olga se montra dans une ample kazabaïka en velours bleu, garnie de martre. Comme il lui en fit compliment, elle répondit qu’elle ne porterait plus de corset.

― Et pourquoi cela ?

― Mais n’avez-vous pas dit que cela ne nous vaut rien ?

Vladimir comprit enfin qu’elle en voulait à son repos ; il ne s’en montra que plus réservé, évita de se trouver seul avec elle et se lia davantage avec le mari. Un soir, on causait d’une femme de sa société pour laquelle un jeune officier venait de se faire tuer en duel.