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LA JUDITH DE BIALOPOL

l’amour, comme vos chevaliers chrétiens. Nous ravissons celle que nous désirons et elle nous aime.

— Comme la colombe, le faucon qui la déchire.

— Tu parles bien, fit le pacha. Je t’accorde ma faveur. Tu seras près de moi et auras des esclaves qui te serviront comme une princesse.

— Ce n’est pas ce que je demande, interrompit Judith.

— Des conditions ? s’écria le Turc, l’œil étincelant de colère. Pas un mot de cela. Tu es à moi, il n’est pas de puissance au monde qui puisse te reprendre.

Brusquement, il se leva et voulut prendre la jeune femme dans ses bras, mais Judith tout aussi brusquement, tira le poignard qu’il portait dans sa ceinture et l’en menaça :

— Si tu me touches, je te tue.

— Étrange femme ! murmura le pacha. Puis, avançant vers l’entrée de la tente, il frappa dans ses mains.

Deux nègres se présentèrent aussitôt. Il leur commanda d’installer une tente pour la nouvelle venue, avec tout le luxe et la commodité désirable, et de lui donner deux prisonnières pour la servir.