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LA PANTOUFLE DE SAPHO

moins vicieuse que Phryné qui vend ses faveurs. Le calcul est aussi répugnant que le dévergondage. En revanche, une jeune femme qui aime sincèrement, est toujours vertueuse, qu’elle offre ses lèvres roses au baiser dans une chambre nuptiale somptueusement décorée, ou sous les tilleuls et sur la bruyère, ainsi que chante le poète d’amour, Walther de la Vogelweide.

— Je vous comprends.

— Me comprenez-vous tout à fait ?

— Je le crains.

— Reparlons de la pantoufle.

— Non, parlons du sentiment qui me domine et me remplit, qui me fait tressaillir au son de votre voix, au moindre froissement de votre robe. Ne croyez pas que je sois assez téméraire pour oser espérer être payé de retour. Je serais trop heureux déjà, de pouvoir, journellement, vous mettre et ôter vos souliers, et vous offrir mon bras pour monter dans votre carrosse…

— De tels rapports sont impossibles, déclara la jeune femme d’un ton ferme, du moins en ce qui me concerne. Une coquette prendrait sans doute quelque plaisir à recevoir ces hommages, et s’en ferait un jeu. Mais moi, je ne me sens pas ca-