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LE PALAIS ROUGE

injurié et frappé, tandis qu’il suppliait grâce.

Il implora en vain qu’on lui laissât la vie, et comme ses cris pouvaient attirer la garde, Argamakoff, défaisant sa cravate, la lui passa autour du cou. Les autres la serrèrent jusqu’à ce que le Czar eût rendu le dernier soupir.

Le comte Pahlen alla chez le Césaréwitsch et le salua en souverain.

— Où est mon père ? questionna le grand-duc, que lui est-il arrivé ?

Pahlen se tut.

Alexandre éclata en sanglots. Il regrettait son père sincèrement, mais il n’osait punir ses meurtriers.

Une heure après l’épouvantable attentat, le prince Wernichkvoï se présentait chez sa fille, en compagnie d’Argamakoff.

— Voici, dit-il, ton futur époux.

Elle sembla n’avoir pas entendu.

— Est-ce vrai que le Czar a été assassiné ? dit-elle avec émotion.

— Paul Ier est mort à onze heures, Alexandre Ier lui succède sur le trône de Russie.

— Ah je comprends, s’écria la Princesse avec un éclat de rire effrayant. Puis, s’adressant à Argamakoff :