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LE PALAIS ROUGE

— Que me veux-tu ? lui demanda l’adjudant.

— L’Empereur dort.

— Je le sais, je viens l’éveiller.

— Il a défendu qu’on le dérange.

— Le feu est dans la ville, je dois l’en informer.

Et Argamakoff se précipita dans la chambre.

Ses complices entrèrent à leur tour dans l’antichambre, se disposant à le suivre. Alors, seulement, le soldat eut le soupçon de ce qui se passait et barra le passage en criant à pleine voix :

— Trahison !

L’Empereur se réveilla et fit de la lumière. Au même moment, le cosaque tombait percé de plusieurs lames. Les conjurés enjambèrent son cadavre. Paul sauta de son lit et voulut fuir par la porte secrète, Argamakoff s’était placé devant.

— Que fais-tu ? perds-tu l’esprit ? lui cria le Czar.

L’adjudant ne répondit point. Paul aperçut les conjurés, qui envahissaient sa chambre. Il tira son épée et se tourna vers eux, décidé à défendre sa vie jusqu’à la dernière extrémité. Il s’étonna de ne trouver devant lui que des hommes qui avaient eu sa confiance :

Pahlen, Beningsen, Tschitschakoff, les Orloff,