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LE PALAIS ROUGE

donner accès au palais. Personne d’autre ne le pourrait, sans éveiller les soupçons.

— Patience, jusqu’à demain soir : demain, il est à nous.

En proie à une agitation fiévreuse, Argamakoff parut, le lendemain, aux côtés de Paul dans les salons du comte Pahlen. Tous deux cherchèrent du regard la jeune Princesse, sans la découvrir. Enfin, Paul aperçut le prince Wernichkoï, lui fit signe d’approcher et lui demanda, anxieux :

— Vous êtes seul ?

— À vos ordres, Majesté.

— Où sont ces dames ?

— Ma fille s’est sentie incommodée, Majesté.

— Elle ne viendra pas ?

— J’en doute, Majesté.

Paul congédia le Prince et se tourna vers la maîtresse de la maison, à qui il offrit son bras pour la conduire à travers les salons. La Comtesse parut fière de l’honneur. Elle riait et parlait de la manière la plus aimable, tandis que sa vanité blessée la faisait bouillonner de rancune et du désir de la