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LE PALAIS ROUGE

coalition de 1798, il se conduisit en défenseur de la religion, en champion des mœurs et du bon sens contre les extravagances et les désordres de la Révolution. Puis, tout à coup, sans raison appréciable, il invoque…

— Permettez-moi de vous contredire sur ce point, Excellence, interrompit Argamakoff. L’Empereur s’est vu dupé et trahi aussi bien par l’Autriche que par l’Angleterre, et amèrement trompé. Il envoya une armée commandée par Souwarow en Italie, une deuxième, au secours des Anglais en Hollande, et un détachement sous les ordres de Korsakoff, en Suisse. Souwarow qui, pendant quarante ans, avait combattu des peuples barbares et des nations civilisées sans jamais subir une défaite, remporta victoire sur victoire. Rien ne l’empêchait plus de conquérir l’Italie tout entière et de pénétrer en France ; rien que le conseil de Vienne, lequel conseil contraria tous les plans et laissa Korsakoff sans secours, même alors qu’il se trouva vaincu près de Zurich et que Souwarow, cet homme merveilleux, exécuta, avec les restes de son armée, cette admirable marche à travers le Saint-Gothard, sauvant du moins l’honneur et rendant possible une retraite ordonnée. En Hollande, la