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LE PALAIS ROUGE

aimé le Czar. Aussi sincèrement, je le hais aujourd’hui. Il m’a pris ce que j’avais de plus cher au monde…

— Serait-il vrai que la Princesse ?…

— C’est vrai. Assez sur ce sujet. J’ai l’intention de me venger d’elle et de lui. Vous pouvez disposer de moi.

— C’est bien, j’ai confiance, fit Tatarinoff après un court moment de réflexion. Suivez-moi.

Les deux adjudants pénétrèrent dans l’hôtel, montèrent l’escalier, donnèrent au valet qui se tenait dans l’antichambre, le mot d’ordre et furent introduits dans le petit salon où une trentaine d’hommes étaient en train de discuter. Argamakoff aperçut avec stupéfaction parmi eux quelques hommes des plus considérés et, en majeure partie, les personnages à qui Paul accordait sa confiance entière : le comte Pahlen, gouverneur de Saint-Pétersbourg, chef de la police et des postes, les généraux Beningsen et Ouwaroff, les Orloffs, les trois frères Zouboff, le prince Wernichkoï et l’adjudant de l’empereur Tschitschakoff.

— Je vous amène un nouveau membre de notre société, Excellence, fit le colonel en entrant.