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LE PALAIS ROUGE

ver tous, invoqua l’officier pour sa défense. Personne n’eût imaginé que mon conte improvisé amènerait de telles complications.

La Princesse jugea bon de ne pas répondre.

— Avez-vous remarqué, demanda-t-elle, l’impression que j’ai produite sur le czar ?

— Je l’ai remarquée.

— Et si l’Empereur me plaisait seulement moitié autant que je lui plais ?

— Axinia ! s’exclama le malheureux adjudant.

— S’il se trame là quelque chose, vous serez seul à en porter la responsabilité, continua la Princesse en fixant soudain son fiancé de ses beaux yeux bleus et perçants. Maintenant, je vous prie de me laisser.

— Il m’est impossible de partir sans avoir obtenu mon pardon, soupira Argamakoff.

— Alors vous resterez longtemps, repartit avec un rire méchant, la Princesse qui bondit de son siège et disparut.

Il ne restait au pauvre Argamakoff d’autre ressource que la retraite. Pendant ce temps, Axinia riait auprès de sa nourrice, qui était aussi sa confidente, du succès de sa plaisanterie. Elle ne soup-