terre toutes traces de son règne. Cependant, sur un point, il faisait cause commune avec elle : sa haine de la Révolution française et de ses doctrines. Et voici que, tout à coup, il fait volte face et s’unit à Bonaparte contre ses anciens alliés.
— Est-ce bien vrai ? questionna Danilewski.
— Que signifient ces armements précipités dans les ports et dans la mer Noire, repartit le colonel, du reste, l’Angleterre le préviendra.
— Voulez-vous dire que c’est l’Angleterre qui nous attaquera ? demanda le jeune officier.
— Pas précisément, répondit le colonel en dardant sur son interlocuteur un regard perçant. Je veux dire qu’il y aura du nouveau. Il y a un grand nombre de mécontents dans le pays.
— Et serait-il vrai, poursuivit Argamakoff, qu’il existe des relations entre eux et l’ambassadeur britannique ?
— Cela est-il invraisemblable ? L’Angleterre, grâce au traité qui vient de se conclure, se trouve isolée et doit faire tous ses efforts…
— Les Orloffs fréquentent beaucoup et intimement lord Whitworth, interrompit Danilewski.
— C’est très compréhensible. Le Czar, lors de la