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BOVO

Lorsque le Roi, accompagné du dauphin et de la dauphine, de la marquise d’Étampes, du Roi de Navarre et de toute sa cour, pénétra dans la galerie, Cellini fit signe à Ascanio de mouvoir la statue, qui sembla s’animer. Les yeux des assistants, attirés par le phénomène, ne favorisèrent d’aucune attention les moulages de Bologne.

— Voilà le plus bel ouvrage que l’œil humain ait jamais perçu, s’écria le Roi enthousiasmé, je ne m’attendais pas à la centième partie de ce que Cellini a réalisé.

— Ne voyez-vous pas comme ces statues sont belles ? insinua la Marquise en désignant les moulages.

Tous les regards se retournèrent. Mais François Ier repartit en souriant :

— Celui qui a voulu desservir Cellini, l’a, au contraire, grandement favorisé. À côté de ces formes antiques, on mesure à sa valeur la beauté supérieure de la sienne, et l’on ne saurait trop estimer Cellini dont le talent non seulement égale, mais encore surpasse celui des Anciens.

La Marquise ne se sentait pas de colère.

— Pour bien juger de cette œuvre, objecta-t-elle, il faut la voir le jour, où elle ne paraîtra pas mille