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BOVO

— Il avait un corps comme un balai et une tête comme une courge, répondit Ascanio très sérieusement.

Une semaine encore se passa, lorsqu’une nuit, M. Pépin se mit à hurler lamentablement et à appeler au secours. Il avait été réveillé par un léger bruit devant sa porte, avait allumé une chandelle, s’était armé d’une lance et aventuré dans le long couloir obscur. Là, il avait vu Bovo sous la forme d’une jeune femme à cheveux noirs, aux yeux de feux, qui glissait sans bruit devant lui.

Cellini, à qui il vint, pâle d’émotion et les genoux vacillants, raconter l’aventure, se retourna de l’autre côté, le souhaitant au diable ; mais, comme le vieillard n’osait rentrer seul dans son aile du château, il pria ses élèves de l’accompagner.

Ascanio, Paul et quelques autres, prirent leurs épées et suivirent le chapelain qui, tenant sa lumière d’une main, de l’autre, sa longue pertuisane, les précédait sans cesser de marmonner des prières.

En approchant de la chambre, ils entendirent au fond du corridor comme un froissement d’étoffes de soie, et une forme blanche fut visible qui, les bras levés, semblait menacer la troupe armée.