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BOVO

Mais, parvenu à l’escalier, il tourna sur ses talons et pénétra brusquement chez Paul Nacheroni qu’il mit, en quelques mots, au courant de son projet. Tous deux prirent leurs épées, entrèrent furtivement dans la salle des maquettes et délivrèrent Marguerite — qui attendait dans l’angoisse le retour du bien-aimé — de sa pénible situation. En traversant la cour, ils virent surgir, à proximité de la porte d’entrée qu’Ascanio avait oublié de refermer, une silhouette qu’éclairait la veilleuse allumée sous l’image de la Vierge.

— Serait-ce Bovo ? chuchota Paul en se signant.

— C’est Arquelin mon fiancé, dit à voix basse la jeune fille, il m’aura vu partir et m’aura suivie.

— Attends un peu, en voilà un que nous allons servir, murmura Ascanio.

Il disparut un instant et revint, chargé de l’un des énormes sacs que Cellini jetait sur ses ébauches.

— Ramène bien tes voiles, dit Ascanio à Marguerite, et va hardiment à sa rencontre.

— La jeune fille obéit et se dirigea lentement vers l’entrée. Sitôt qu’Arquelin l’eut aperçue, il alla à elle avec une hâte jalouse.