Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/354

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
351
BOVO

— Que diriez-vous si je manquais à une promesse que je vous aurais faites ? Arquelin a ma parole et je la tiendrai, comme je l’eusse tenue vis-à-vis de vous.

Ascanio quitta le vieux brave homme, le désespoir au cœur. Au bas des marches, il trouva Marguerite baignée de larmes.

— Tout est fini, sanglota-t-elle, nous devons nous dire adieu.

En prononçant ces mots, la jeune fille se jeta à son cou et se mit à l’embrasser.

— Quelle idée te prend, ma douce colombe ? chuchota l’Italien. C’est maintenant qu’on ne se quittera plus. Ce n’est pas pour rien que ton père m’a rappelé le Décaméron et nous allons lui jouer un tour dans la manière de Boccace : je t’enlève. Quand nous serons mariés, rien ne lui servira de dire non, et il lui faudra bien nous octroyer sa bénédiction.

— Je m’abandonne entièrement à toi, s’écria la belle jeune fille. Fais ce que tu jugeras bon.

Lorsque la nuit fut complètement venue et que Benvenuto et ses élèves soupèrent en compagnie de M. Pépin, Ascanio trouva un prétexte pour aller dans la cour où se trouvait le gigantesque