la chambre à coucher de la tragédienne. Là il s’arrêta avec un tressaillement d’extase et regarda autour de lui avec émotion.
— Que faites-vous ? s’écria Babette qui l’avait suivi épouvantée, ne savez-vous pas que c’est ici un sanctuaire que le pied d’aucun mortel n’est autorisé à fouler ?
— Laissez-moi jouir de ce moment divin, repartit le Polonais avec feu. C’est derrière ces rideaux que repose ce corps divin et, ce tapis, son pied l’effleure journellement !
Il s’agenouilla et baisa le tapis. En se relevant, il tenait à la main une pantoufle, qu’il brandit triomphalement.
— Vous vous demandez ce que vous allez me donner ? chère, délicieuse Babette, donnez-moi cette pantoufle de l’immortelle, vous ferez de moi le plus heureux des mortels.
— Cette pantoufle moins que toute autre chose, repartit Babette, elle va rentrer et voudra la mettre.
— Plus jamais elle ne la mettra, s’écria l’amoureux d’un ton résolu.
En vain, l’excellente fille fit tous ses efforts pour la lui reprendre, le jeune homme échappait sans