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LA PANTOUFLE DE SAPHO

reux que la grande Sapho bût, ce soir, du thé préparé de ma main.

— Nous n’avons pas le temps…

— Plus qu’il ne faut.

Babette secoua la tête, puis se hâta de chercher ce qu’il fallait.

— Au moins, entrez dans ma chambre, continua-t-elle, afin que je puisse vous faire sortir inaperçu. Par ici, monsieur le Comte.

On donnait, en ce temps, le titre de comte à tous les Polonais indistinctement.

Le jeune homme obéit et fit montre d’une véritable virtuosité à composer le breuvage ambré.

Mlle Babette ne revenait pas de son étonnement. Tout en manipulant le samovar, il s’entretenait avec la gouvernante.

— Donc, chère Mademoiselle, vous lui remettrez la couronne ?

— Certainement.

— Et vous lui exprimerez toute ma fervente admiration pour son rôle d’aujourd’hui ?

— Oui. monsieur le Comte.

— Elle a été insurpassable.

— Grandiose !