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LOUP ET LOUVE

les chiens le découvriraient-ils ? Ils sont dressés à la recherche de toutes sortes de gibier, non à celle des fous amoureux.

La noble société partit d’un joyeux éclat de rire.

— Le mieux serait, proposa Foix, de descendre de cheval et d’aller nous-mêmes dans la montagne à la recherche de ce rare animal.

Sa proposition ayant été bien accueillie, les chasseurs se partagèrent en deux camps. Les uns restèrent à l’affût au bord de la forêt, tandis que la louve, Catherine de Roussillon, Anne de Montpellier, Foix et le comte de Ventadour pénétraient à pied dans le fourré et, le javelot de chasse à la main, battaient les taillis. Bientôt les chiens et les veneurs se joignirent à eux et tous ensemble escaladèrent les rochers jusqu’à ce qu’ils se trouvèrent au haut de la montagne, Loba, en tête, sa chevelure d’or flottant au vent, sa robe de velours vert doublée de fourrure sombre, retroussée. Ce fut elle, aussi, qui la première découvrit la grotte où Vidal gisait étendu sur le sol et tremblant de tous ses membres.

— Faites entrer les chiens, commanda-t-elle, je gage qu’il est là.

Les valets déblayèrent les pierres et les branches,