à sa dame. Il y eut encore un long silence. Enfin, Loba se leva et descendit au jardin, faisant signe à Foix de la suivre.
— Vous venez trop tard, lui dit-elle. J’étais libre quand je vous ai écrit. Vous m’avez laissée sans réponse et cela m’a blessée. Aujourd’hui, je ne m’appartiens plus tout à fait.
— Vous m’offensez, murmura le Comte.
— C’est moi qui suis l’offensée, s’écria Loba, car je vous aime. Oui, je n’en ai jamais aimé un autre. Vous appartenir eût été, pour moi, la félicité suprême, vous-même avez compromis notre bonheur.
— Grâce, grâce et pardon ! supplia le Comte en tombant à genoux.
— Je me suis engagée, fit la louve en réfléchissant. Peire Vidal, le troubadour dont la gloire est dans toutes les bouches au delà des Alpes, prétend à ma faveur.
— Un chevalier devra céder la place à un chanteur ?
— Nous verrons cela. Je me suis réservée le droit de mettre Vidal à l’épreuve. Aidez-moi à l’empêcher de la soutenir et je suis à vous.
— Est-ce une plaisanterie ? questionna Foix méfiant.