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LOUP ET LOUVE

c’était impossible, et me voici de nouveau, dans toute mon ancienne détresse, vous implorant : rendez-moi la raison !

— Mais, êtes-vous bien sûr, aussi, que c’est l’amour de moi qui vous tourmente ? questionna Loba en le considérant avec attention.

Vidal saisit son luth et commença à chanter, de sa belle et émouvante voix :

Ce que je chante, ce que je fais
À elle je le dois qui m’enseigna la connaissance.
C’est pourquoi je suis heureux.
Ce que je réussis de beau,
Et tout ce qui ravit mon âme,
Je le dois à ses beaux traits.

— Oui, Loba, j’imagine souvent que vous m’avez versé un breuvage magique, tant je suis à vous. Mais, quand je vois, comme en ce moment, votre visage suave comme la lune, votre corps blanc qui humilie le lys, la blanche neige de votre sein, vos mains semblables à l’hermine, je me sens devenir l’escabeau de vos pieds.

— Au temps où vous nous quittiez, dit Loba, j’é-