— Que faites-vous là, Monseigneur ? commença le jongleur.
Vidal leva les yeux et se tut.
— Que signifie ce jeu d’enfant ? poursuivit le musicien.
— Je porte les chaînes de la louve.
— Allégorie ou folie ? railla le jongleur. Vous voilà là, accroupi comme un hibou, et manquez en plein jour votre bonheur.
— Mon bonheur ? répéta Vidal, parles-tu de la superbe Loba ? Tu sais qu’en dehors d’elle, je ne connais point de bonheur.
— Si je le sais ! C’est bien pour cela que je vous cherche depuis ce matin, dans toutes sortes de cachettes et de cavernes de fauves. Raimond a quitté Gabaret et devinez avec qui : Diane d’Obilot !
Il a donné son congé à Loba.
— C’est impossible ! s’écria Vidal rayonnant.
— Peut-être après tout est-ce elle qui le lui donne, poursuivit le jongleur ; quoi qu’il en soit, ils sont brouillés, Loba est libre et vous ferez bien de renoncer à votre vie de pénitent, de vous habiller proprement et de vous rendre avec moi à l’antre de la louve.