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LOUP ET LOUVE

» — Tu es la seule fleur qui me salue. Je te remercie, et merci aussi de l’encens mystique que tu m’envoies.

» Et la petite violette cessa d’être triste. Elle vit bien que la lune n’est point aussi brillante que son frère étincelant ; mais, aussi, sa lumière ne brûlait point, elle tombait, comme une rosée bienfaisante. sur son calice, et son regard fidèle et plein de promesse ne favorisait aucune autre fleur, quelque nombreuses qu’elles fussent, dans la forêt et sur les prés.

» Et il advint que la violette voua son service et son amour à la lune et dit, à jamais, adieu au soleil. »

— Quelle ravissante fable, s’écria l’espiègle Catherine de Roussillon, mais quel rapport entre elle et votre couronne, Raimond ?

— Ma couronne ? je l’avais presque oubliée. Merci, gracieuse dame, de me la rappeler, et, — brusquement, il s’approcha de Diane d’Obilot et déposa la couronne à ses pieds. Diane la prit, tandis que le sang affluait aux joues de la louve.

— Et cela signifie ? demanda Diane, laquelle, instruite par Loba, comprenait parfaitement l’hommage du chanteur.