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LA PANTOUFLE DE SAPHO

faut. Ayez pitié de moi, donnez-moi une carte pour la galerie.

La vieille levait des mains suppliantes.

— Rassurez-vous, vous me verrez jouer, ma chère Muller, mais, avant tout, prenez une tasse de café bien chaud, cela vous fera du bien.

La Schrœder força sa vieille camarade à prendre place sur le canapé, et la servit de ses propres mains.

Pendant qu’elle était assise à humer le breuvage réconfortant et qu’un sourire de bonheur épanouissait ses vieux traits ridés, la Schrœder terminait ses préparatifs tout en causant.

— Il est impossible que vous montiez à la galerie ce soir je ne le permettrai pas. On s’y étouffera, vous pourriez vous trouver mal, la foule, la chaleur… Le parterre doit être comble également, vous ne pourriez vous tenir debout et les sièges doivent être tous loués.

Elle réfléchissait,

— Savez-vous quoi ? je vous emmène dans les coulisses au lieu de Babette, qui trouvera une place à l’orchestre où on la connaît bien.

— Que vous êtes bonne !

— Et où en est l’argent ? poursuivit la tragé-