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LOUP ET LOUVE

qui louchait à travers les feuilles de vigne et de rosier, la surprit en effleurant de la changeante lueur de ses rayons d’argent le jet d’eau écumant et l’hermine éblouissante.

Autour des lourdes murailles, régnait un silence profond et, parmi les rosiers, le rossignol chantait son doux chant nuptial.

Les hôtes de la châtelaine de Gabaret venaient de prendre le déjeuner en commun et, en hâte, descendaient les marches du perron menant à la cour, où les chevaux piaffaient impatients et, de temps à autre, poussaient des hennissements joyeux.

Une troupe de valets avaient précédé l’assemblée à la prairie, but de la promenade, pour y attendre la noble société avec un beau goûter.

Les cavaliers aidèrent galamment les dames à descendre de leurs gracieux palefrois, puis tout le monde se rendit en procession brillante, à travers les prés diaprés, dans la forêt mugissante. Ils suivirent un étroit sentier, plaisantant et devisant, écoutant çà et là le bruit monotone du pic ta-