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LOUP ET LOUVE

— Non, décida-t-elle d’un ton qui ne souffrait point de réplique, personne ne doit savoir que j’ai agréé votre service, vous devez vous soumettre à cette condition.

— Comme en toute chose.

— Bien. Je vous arme mon chevalier et mon esclave, prononça la louve avec une certaine solennité en ôtant, d’un geste rapide, son gant dont elle frappa légèrement la joue du Comte. Puis, elle lui tendit la main.

— Baisez-la, dit-elle, elle vous conduira désormais, et, même, vous châtiera, quand cela sera nécessaire.

Foix pressa la petite main aux doigts aristocratiques, sur ses lèvres et jura fidélité et obéissance.

— Prenez ceci comme gage que vous m’appartenez, ajouta la fière et belle femme en offrant son gant au chevalier à genoux, qui le baisa avec ferveur et le cacha sous sa tunique.

L’arrivée des seigneurs de Blacas et de Coucy mit fin au tête-à-tête.

Bientôt, le son des trompettes convia la noble assemblée au déjeuner dressé dans la grande salle, magnifiquement décorée pour la circonstance.