d’eau, et Anaïd leur raconte le conte des Quarante Vierges et du Bouffon arabe.
Tout à coup, l’eunuque surgit, avec son visage apathique taillé dans du marbre noir, au milieu des belles attentives qui, effarouchées à son aspect inattendu, poussent des cris de paon et puis éclatent de rire.
— Où est Kerim Gireïs ? demande Anaïd d’un ton de commandement.
— Où veux-tu qu’il soit ? Chez la chrétienne, naturellement. C’est encore l’ennui qui vous travaille, poursuit-il d’un ton moqueur.
— Oui, Kiamil, crient-elles toutes à la fois. Amuse-nous, puisque le Khan est invisible, dit Anaïd en se levant et en laissant glisser son caftan bordé de fourrure. Nous aimerons Kiamil, le beau, le bon, le ravissant Kiamil !
Et l’enlaçant avec fougue de son bras moelleux, elle se met à tapoter tendrement ses joues grasses, tandis que ses yeux noirs lui coulent un regard d’espiègle coquetterie,
Oui, oui, crient toutes en désordre les jeunes femmes. Kiamil sera notre bien-aimé.
Elles entourent le nègre récalcitrant et l’attirent sur le divan. Tandis qu’Anaïd s’assied sur ses