Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
EAU DE JOUVENCE

sur son front brûlant et l’attira contre son sein :

— C’est ici que tu mourras, d’un bonheur jamais entrevu.

— Elisabeth, tu veux être à moi ? s’exclama le jeune homme en jubilant.

— Oui.

— Ma femme ?

Elle inclina la tête.

— Quand cela ?

— Bientôt.

Hors de lui de bonheur, il se prosterna, le visage contre terre, comme devant une divinité, et lui baisa les pieds.

Sur le chemin menant à la chapelle, Isabelle de Perusicz rencontra, un matin, un vieux mendiant paralytique qu’une aumône ne semblait point satisfaire et qui, ostensiblement, tentait de l’approcher.

— Que veux-tu, vieillard ? demanda-t-elle, frappée.

— Vous parler, murmura-t-il en faisant étinceler au soleil un anneau qu’elle reconnut.

— Koloman ! s’écria-t-elle.

— Moi-même. Quand tout le monde aura quitté la chapelle, reste en arrière. Je t’attendrai.