DEUXIÈME PARTIE
I
CIEL ET ENFER
Deux jours après la fête du comte Soltyk, qui occupa longtemps encore toutes les sociétés de la ville, Zésim reçut une lettre sans signature. On lui donnait rendez-vous dans la même église où il avait eu son dernier entretien avec Anitta.
Il pensa immédiatement à elle. Sans aucun doute c’était elle qui voulait l’avertir ; mais sa conversation avec le domino lui avait inspiré de la défiance, et il lui vint encore à l’esprit une autre pensée. Si Dragomira avait des vues sérieuses sur le comte, et cherchait à l’intimider, lui Zésim, au moyen d’une personne de confiance, uniquement parce qu’il était devenu tout à coup gênant ?
Ce qu’il y avait d’énigmatique dans l’existence et les relations de Dragomira était pour lui une source d’inquiétudes toujours nouvelles ; il ne pouvait parvenir à avoir en elle confiance pleine et entière. Il la croyait, quand il la voyait ; il doutait d’elle, dès qu’elle était loin.
Quand le jour commença à baisser, Zésim se rendit à l’église