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LA PÊCHEUSE D’AMES.

pour déchaîner toute la passion que son cœur ne pouvait plus maîtriser.

« Dragomira ! » murmura-t-il. Et il l’attira à lui. Mais elle se dégagea rapidement de ses bras et recula d’un pas.

— Non ! s’écria-t-elle ; non ! non ! »

Mais bientôt, avec une décision soudaine, infernale, elle l’entoura elle-même de ses bras et lui donna un baiser.

« Maintenant, partez ! ordonna-t-elle en s’écartant de lui avec un mouvement de pudeur et de confusion virginales ; partez ! n’entendez-vous pas ? Je le veux. »

Zésim demeura un moment immobile et étonné ; puis il obéit, sortit rapidement de la chambre et descendit l’escalier. Quand il fut dans la rue, le bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait se fit entendre, et Dragomira apparut, se penchant vers lui.

« Bonne nuit ! lui cria-t-il.

— Au revoir ! » répondit-elle, en lui jetant le camélia blanc qu’elle avait rapidement enlevé de ses cheveux.