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LA FEMME SÉPARÉE

dirigèrent contre elle Mme de Maintenon et Christine de Suède.

Katinka, son discours terminé, se redressa sur sa selle et rabattit sur son front la mignonne konfederatka[1] qui donnait à sa jolie figure une expression mutine.

— Eh bien ? pourquoi êtes-vous tout d’un coup si calme ? s’écria-t-elle en me donnant avec étourderie un léger coup de cravache. Vous vous rattachez, je suppose, aussi à ceux qui voudraient voir la femme enfermée dans une cage en fer comme une tigresse.

— Vous n’ignorez pas…

— Oui, je sais que vous craignez les femmes, et moi tout particulièrement, dit-elle en riant. Réjouissez-vous ! Premièrement nous nous rendrons libres, puis nous bouleverserons tout. Aussitôt que le vent et le soleil seront pour tout le monde, que nos armes et les vôtres seront pareilles, je vous préviens que vous serez en danger de devenir nos esclaves, tout comme nous avons été les vôtres jusqu’à présent. La seule chose que vous pouviez nous offrir, les échanges des joies de l’amour, c’était le mariage, les soins de notre existence ; aussitôt que nous serons

  1. Bonnet polonais quadrangulaire.