Page:Sacher-Masoch - La Femme séparée, 1881.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
LA FEMME SÉPARÉE

rapidement. Quelques jours après, il me fit une visite, accompagné de Mezischewski.

Je remarquai, à mon grand étonnement, qu’ils avaient tous deux des chemises propres,

Bien qu’ils fussent deux nobles Polonais,
Polonais de la vieille Pologne.

Bientôt, ils s’habituèrent à venir, chaque soir, avec le comte Henryk. Et Julian en était enchanté. J’avais de la compagnie, tandis qu’il écrivait, lui, à la maison.

J’avais initié Mezischewski à tous mes secrets. Du reste, avec une effronterie vraiment singulière, il s’était enquis de mes affaires. Auprès de moi, il jouait au médecin, au conseiller. Je me gardai de lui dire, cependant, que j’étais entretenue par Julian. Mezischewski vit mon mobilier élégant, mes toilettes de prix ; il me crut riche. De plus, j’étais loin de lui déplaire. Il s’empressa donc de me faire une cour assidue.

Chacun remarqua la familiarité qui s’établissait entre nous. Julian seul ne vit rien. Au contraire, lorsque Mezischewski, en ami sincère, et pour capter entièrement son estime, l’avertit des assiduités que me prodiguait le fils de Mme Barwizka, un jeune officier beau comme les amours, Julian lui déclara qu’il avait en moi toute confiance ; il ajouta qu’il était