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LA FEMME SÉPARÉE

Je ne répondis rien. Il me quitta. Lorsqu’il revint, je lui dis : Je parlerai à Julian, je le prierai de ne plus venir chez nous. Es-tu satisfait ?

— Oui.

Quand je dis cela à Julian, il me répondit, fort calme :

— Est-ce ton désir, ou celui de ton mari, que je cesse mes visites ?

— Celui de mon mari, balbutiai-je.

Je ne me sentais pas le courage de lui faire de la peine.

Il ne répliqua rien.

Le jour suivant, Turkul nous arriva, le visage grave, et remit à mon mari une lettre de Julian. Elle contenait cette phrase :

« Votre femme m’a défendu sa maison en votre nom. Je considère cet acte comme blessant pour moi. J’exige que vous me disiez, en présence de deux témoins, les motifs qui vous ont poussé à agir de la sorte. »

Mon mari répondit :

« Cher ami, si ma femme vous a prié de cesser vos visites dans notre maison, c’est à elle, il me semble, d’en accepter la responsabilité, et non à moi. J’espère, au contraire, que vous ne cesserez