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L’AMOUR CRUEL

une heure, je saurai l’employer… et, pour commencer, vil esclave, tu vas sentir le fouet.

Retroussant la manche de sa pelisse, elle cingla le czar au travers du visage.

Furieux, le souverain se précipita sur sa maîtresse pour lui arracher le fouet.

Narda tapa du pied pour la seconde fois.

En un instant, toutes les issues de la salle du festin se trouvèrent fermées et Zoé, accompagnée de sa garde, parut sur le balcon.

— Trahison ! cria le czar.

— Tu es entre mes mains, lui dit Narda avec une calme et terrible majesté.

Six femmes s’étaient jetées sur Wladimir et lui avaient lié les mains sur le dos.

— Qui m’aime me suive ! clama Narda d’une voix puissante.

Les boyards se précipitèrent au secours de leur czar.

Vingt flèches volèrent, chacune faisant une victime.

Les fidèles reculèrent.

Cent voix s’élevèrent en même temps :

— Grâce, despoïna ! Que veux-tu de nous ?

— La soumission.